Le fabuleux destin de la mante religieuse
Je n'aime pas ne pas savoir les choses, ne pas comprendre le pourquoi du parce que du comment. Donc j'ai fait des recherches sur Google afin d'en apprendre plus sur la vie -passionnante, si si- de la mante religieuse.
Son nom déjà intrigue : [manta] en grec signifie le prophète. Et pourquoi lui accorder l'attribut religieuse? Parce qu'elle dévore son mâle? Mais la religieuse a donné son âme a Dieu, donc c'est pas ça. Parce qu'elle est verte? Non plus. Parce que la façon dont elle joint ses pattes ont rappelé, à celui/celle qui a bien du lui coller un nom, la posture d'une personne en méditation, en prière. Elle prie pour expier son péché de meurtrière de son mâle? Pas sûr ; elle a l'air sans pitié.
Elle est née dans la branche des dictyoptères de la famille des mantidae ; elle aime les climats chauds (donc pas la Lorraine, c'est encore un coup de Météo France qui a annoncé des températures surclassées, mante, tu t'es fait avoir ne vient pas par ici!) mais elle peut s'adapter selon la situation (économique?culturelle?).
Elle sait voler, et possède même de forts beaux attributs ailiques (ce mot n'existe peut-être pas, et s'il n'existait pas, c'est une invention de moi, copyright déposé)(et ne pas lire deux forts...parce qu'elle en a quatre des ailes non mais). Voler, ça ne l'intéresse pas vraiment, notre mante préfère se servir de ses ailes pour intimider les prédateurs, alors que le mâle lui s'en sert pour virevolter au-dessus des buissons dans l'espoir de trouver une compagne (un peu comme un homme qui a une belle voiture, il va rouler au hasard des rues pour la faire admirer, alors que la femme elle va plutôt chercher le pain :-D).
Le mâle est plus petit qu'elle (c'est pas une raison pour le bouffer, mais bon) ; c'est pour ça qu'on dit une mante dans les deux cas masculin comme féminin, car c'est la femelle qui porte la culotte ! Donc pas de "le mant religieux" (pour une fois que la règle grammaticale de celui qui l'emporte n'est pas respectée) Leurs pattes supérieures sont hérissées de piquants (même la femelle, pas d'épilation) pour mieux capturer leurs proies... (les points de suspension, c'est parce qu'il faut lire avec une intonation de voix flippante, genre musique de film d'horreur). Leur nourriture est 100% garantie carnivore (désolée Jo, pas de cas avoué de végétarisme chez les mantidae), là où les mantes passent, les criquets (donc il n'y en a pas "a casa", parce que vu la population de criquets...) , araignées (ah mince, elle aurait pu me servir finalement), mouches et moustiques (re-mince, j'aurais pu faire des économies de citronnelle), bref de la viande fraiche ! En plus, elle a du voir Saw IV ou autres car elle leur tord le cou et les dévore vivants ! (= ici, intonation de la fin de phrase : comme quand on parle de l'ogre du Petit Poucet)
Mais elle se trouve des fois fort dépourvue, c'est la fin de l'été, dehors c'est la canicule, on est vendredi soir, son frigo est vide et elle ne peut pas se faire son plateau télé devant Julie Lèchecu. Alors elle réfléchit trente secondes et elle réalise que de la viande fraiche, il y en a juste à côté d'elle...ben oui, son mâle ! Mais pour toucher l'héritage, mieux vaut avoir une progéniture ; donc elle se laisse séduire sexuellement parlant (notez comme j'évite les mots crus, notez ;-p) et hop elle dévore son mâle. Cash. Sans prévenir. Sans remords. Juste un coup d'une nuit quoi.
Mais comme dans les harlequins (les trucs des grands-mères là, ça existe encore si si c'est même des records de ventes) ou les tragédies grecques, et contrairement au générique de Nicky Larson (je me lâche sur les références culturelles, oui, c'est la fin de l'année j'ai bossé tout le day sur mon dossier donc j'ai le droit!) le crime ne sera pas impuni (le reste de la phrase est à prononcer façon Galadriel du SdA qui annonce une prophétie, ou la Pytie aux parents d'Oedipe, comme vous voulez) : elle enfantera (si je mets « pondra » ça casse la musicalité je trouve) entre 300 et 400 oeufs, mais décèdera avant l'hiver (donc la mienne, celle de mon jardin, c'est soit une célibataire, soit une revenante...arrgg). Elle ne connaîtra pas la joie ( !) d’avoir à élever tous ses petits car eux connaitront le souffle de vie en juin en tant que larves au départ (comme nous quoi, d'abord ils rampent).
Moralités : juridiquement, la mante n'avait strictement rien à faire dans mon jardin car c'est une violation de propriété privée. De par nature, non plus car, on va finir par la savoir, la Lorraine n'a pas de garrigues, et le temps y est moins clément que dans le sud (ça va il fait pas moins quinze non plus!). Et normalement, quand je l'ai vue, elle devait être morte. (A moins qu'elle ait pondu dans mon jardin??! ) On pourrait néanmoins suggérer une petite moralité sur les relations dans le couple mantien, car vous constaterez que la mante transmet son "savoir" à ses "filles" (chérie, c'est juste un plan, bouffe ton mâle t'auras moins de problèmes) alors que le mâle, lui, ne transmet rien et finit toujours comme le dindon de la farce dans l'histoire, probablement puni pour n'avoir pas réfléchi avec sa tête (les mecs, ne vous sentez pas visés je parle de la vie des mantes).....
Ceci était le fabuleux destin de la mante religieuse, où et comment elle vécu, mangeût (c'est pour la rime ;-p) et mourut. (nous remercions l'encyclopédie qui traine sur mon bureau pour son aimable contribution, paroles du lecteur, texte de Stella, droits déposés tous pays blablabla)